Le déjeuner du coroner / Colin Cotterill
Où il est question d'embrigadement...
Depuis 1975, le Laos est un état communiste. La politique du gouvernement y est déterminée par le Parti à travers le Politburo et le comité central. Mais le héros de ce roman ethnico-policier, le coroner Siri Paiboun, rechigne à accepter les contraintes du Politburo. Contre l'avis de son jeune et inexpérimenté supérieur, il refuse de porter les mocassins en simili cuir, fabriqués en Chine, et il continue à écouter les programmes de la radio thaïlandaise. Mais la transgression la plus grave est sans conteste quand il répugne à participer aux travaux d'intérêt généraux (comme creuser une fosse ou goudronner une route), tâche pourtant noble et réservée aux plus méritants des citoyens! En outre, bien que communiste depuis de longues années, il déploie aussi peu de zèle pour le régime que pour la religion officielle. Il possède d'ailleurs à ce sujet une théorie assez plaisante mais peu commune puisqu'il assimile Bouddha à un camarade communiste : "L'idée était que Bouddha avait été un communiste avant l'heure. Il avait renoncé à son rang et à sa fortune pour protester contre le capitalisme, et s'était efforcé d'abattre les barrières sociales."